Skip to content

Plagiocéphalies = Tête toujours immobile?

La journée mondiale de la plagiocéphalie 2016

Article n°2 de la série plagiocéphalies: 

Plagiocéphalies : Les constats mécaniques

Quelques observations très simples, sur des principes mécaniques qui nous ont aidé à comprendre la posture (prise de position statique) et la liberté de mouvement (très réduite) de la tête du bébé quand il est couché à plat, sur le dos.

Le nouveau-né doit, ne peut et ne veut pas lutter contre la gravité.

Trois images schématiques

  • Rôles de la forme de la tête et de sa position par rapport au corps. Image du chignon.

 

La forme de la tête des nouveau-nés est généralement assez longue. La longueur arrière du crâne est relativement plus importante que celle de la partie antérieure avec la face.

A ceci s’ajoute le fait que le volume de la tête est en arrière relativement à la position du dos. (La nuque n’a physiologiquement aucune courbure puisque celle-ci sera acquise avec la posture debout).

Ces deux constats nous amènent à dire que le bébé a une forme de crâne qui serait comparable à celle d’un adulte avec un chignon à l’arrière et qu’il devra bouger sa tête avec cette forme particulière.

analogie dans la longueur
analogie dans la longueur

 

Pour avoir une meilleure compréhension,

plagiocéphalies la ligne du dos coupe l'arrière tête.
la ligne du dos coupe l’arrière tête.

il suffit de coucher sur le côté le nouveau-né, dans sa position naturelle. Vous constatez immédiatement et toujours que l’arrière de sa tête dépasse très largement la ligne de son dos.

 

 

 

Quand vous le remettez sur le dos, la tête dans l’axe est obligée de s’aligner sur la partie arrière du dos, elle doit avancer, elle est projetée en avant et se fléchie obligatoirement sur le cou.

 

plagiocéphalies tete projetee en avant
tête projetée en avant par sa forme arrière

Visualisez maintenant, une femme qui a un gros chignon à l’arrière de son crâne. Elle est assise dans un siège de TGV. Sa tête sera obligatoirement projetée en avant et fléchie. Pour obtenir stabilité et confort, elle mettra le chignon sur un côté, la tête en rotation. Le bébé couché vit exactement la même situation.

  • Recherche de stabilité et image de l’oeuf vertical.

Si vous posez un œuf vertical, il y a très peu de chance qu’il puisse rester dans cette position. Il va basculer sur le côté car cette position sera statique et stable.

Par contre, si on pouvait aplatir la base de l’œuf, celui-ci pourrait rester vertical sa surface de contact avec le sol serait suffisamment large pour permettre un équilibre statique, plus stable. La tête du bébé quand elle est dans l’axe ne partage qu’une toute petite surface de contact avec le matelas. Cette position est très instable, difficile à maintenir. Il préfère la laisser rouler sur le côté.

  • Un handicap mécanique qui réduit l’amplitude du mouvement (film du marteau)

Nous avons vu comment le placement de la tête du bébé sur le côté, lui est imposé pour résoudre des problèmes de stabilité et de confort. Maintenant, pourquoi ne peut il pas facilement la tourner, en fait la faire rouler et glisser vers l’autre côté ?

La forme arrière de son crâne est un véritable handicap mécanique qui lui impose un véritable effort dans la rotation vers le côté opposé. Il doit faire rouler et glisser sa tête, tout en la faisant monter pour esquiver la forme de chignon. L’appétence pour regarder de l’autre côté est rarement suffisante pour que le bébé est envie de réaliser ce mouvement complexe qui demande énergie et coordination motrice. Le conseil de la stimulation sensorielle est presque toujours inadapté dans les premières semaines.

Sur le petit film vous pouvez voir ce qui se passe mécaniquement avec l’analogie du mouvement de rotation d’un marteau en appui sur sa partie postérieure lorsqu’il passe d’un côté à l’autre et la force que cela demande pour monter et se mettre dans l’axe.

NB : le mouvement de glissement est absent mais cela ne change pas la démonstration.

 

Question du jour n°2.

On m’a dit de repositionner la tête de mon bébé de l’autre côté, le plus souvent possible. Pourquoi cela ne marche pas?

  • La rotation préférentielle peut être uniquement due à une cause biomécanique.

A l’arrière du crâne, il existe une partie plate décalée par rapport à l’axe central. Le bébé se pose sur elle et a naturellement le visage qui regarde sur un côté.

plagiocéphalies forme globale en banane convexe à gauche
forme globale en banane convexe à gauche

C’est  la forme globale de la tête est asymétrique, Il n’existe pas forcément de partie plate à l’arrière crâne.

Nous observerons toujours la même réponse du bébé qui recherche une position statique. Il la trouve sur le côté. L’adoption de cette position est d’autant plus adaptée qu’elle apporte une perception de grand confort au bébé.

 

  • Nous pouvons aussi trouver une cause plus physiologique qui peut exister de façon isolée mais elle est le plus fréquemment associée à la cause biomécanique. Il existe dans le corps du bébé une sorte de ressort, une tension tissulaire contraignante qui ne peut se détendre que par la rotation de la tête vers un côté.

Si la tête est tournée du côté opposé, la tension augmente et peut devenir désagréable ce que le bébé va bien sûr tenter d’éviter.

Ces deux causes ensembles entraînent ce que nous appelons couramment la rotation préférentielle de la tête. Si l’asymétrie du crâne est très forte ou si le ressort est très puissant, cela explique pourquoi dans certains cas, le repositionnement de la tête du côté opposé est totalement inefficace, voué à l’échec.

Le repositionnement est désagréable, inconfortable, perturbant. Dès que la tête est posée sur l’autre côté, le bébé s’empresse de la replacer du bon côté.

Nous aimerions partager « l’optimisme » de ceux qui préconisent uniquement le repositionnement systématique de la tête du côté opposé.

La réduction de la tension de ce ressort est un des objectifs thérapeutiques obligatoires pour un traitement efficace des plagiocéphalies. La nature du ressort demanderait un article à lui tout seul.

3e article de la série des plagiocéphalies 

Encore de la mécanique : Plagiocéphalie et tête surélevée par un support incliné.